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18 juin 2013 2 18 /06 /juin /2013 16:07

Après la chronique consacré au puissant et magnifique EP qu'est Fondue Chinoise, partons à la rencontre de deux êtres singuliers, La Floche et Jéjé, respectivement batteur et guitariste de ce groupe exceptionnel qu'est La Bite et le Couteau, tranchants et couillus dans leur propos. C'est dans les plaines vertes et luxuriantes de Haute-Saône, non loin d'une usine Peugeot que s'est formé ce duo atypique.


La Floche, Jéjé, salut !


La Floche : Hello !

Jéjé : Salut !

Vous êtes membres de La Bite et Le Couteau. Qu'est-ce qui vous a poussé à faire ça ? C'est quoi le concept de ce groupe ?

La Floche : A la base, on avait un autre groupe, Rogan Josh. Jéjé était à la basse, moi j'étais chanteur et guitariste et il y avait un pote, Ben, à la batterie. Le groupe s'est terminé pour diverses raisons, principalement pour des raisons de disponibilités, mais aussi d'inspiration. Il n'y avait plus le même moteur qu'au début, on s'est donc arrêté naturellement. On s'est retrouvé, Jéjé et moi, comme deux beaux couillons. Sauf que Jéjé est revenu à son premier instrument, la guitare et moi, à mon premier amour, la batterie. C'est comme ça que La Bite et Le Couteau est né.

Jéjé : Vu qu'on s'est retrouvé comme deux cons et qu'on trouvait pas de bassiste, on est parti sur un duo guitare / batterie.
La Floche : En même temps si on ne trouvait pas de bassiste c'est parce qu'on en a jamais cherché.

Le nom du groupe est une référence à l'expression "Avec ma bite et mon couteau". Ça veut dire que vous avez vraiment le strict minimum ?

Jéjé : Il y a de ça, ouais.

La Floche : Ça correspond bien au fait qu'on soit toujours à l'arrache dans tout ce qu'on fait. Que ce soit avant de faire des concerts ou en dehors de la musique, en fait. Pour l'anecdote, avant de partir en concert avec Rogan, un ami qui gérait le local où on répétait devait nous prêter du matériel pour faire le concert le soir-même. On n'était pas du tout prêts, il nous a demandé ce qu'il nous fallait comme matériel, on ne savait pas, on était paumés. Il nous a dit "Putain les gars, vous partez avec la bite et le couteau". On a toujours gardé le concept en rigolant et quand on s'est retrouvé à deux on a choisi ça.

Jéjé : On ne connaissait pas l'expression, ça nous faisait bien marrer. C'est venu naturellement au moment de choisir le nom. J'aime bien le concept qu'il y a autour, à savoir, faire beaucoup avec peu de choses.

La Floche : Une question revient souvent en concert, quand les gens viennent discuter à la fin, à savoir "Qui de vous deux est la bite, qui de vous deux est le couteau ?". On ne répond jamais, ça dépend des concerts, ça dépend des erreurs qu'on peut faire sur scène, en fonction de nos têtes aussi. On dit souvent aussi que notre son est couillu et tranchant.

Justement, en parlant de son couillu et tranchant, quelles sont vos influences ?

La Floche : Heu... Christine Boutin.

Jéjé : Nadine Morano.

Elles font quoi comme musique ?

La Floche : Du rock chrétien (rires). Non, plus sérieusement, on écoute plein de choses. Essentiellement du rock, mais c'est très varié. On écoute autant du metal, du stoner, du doom, du sludge et du punk que du hip-hop, de l'électro-dub et de l'acoustic. S'il faut donner des noms, pour le punk, je pencherais vers Black Flag, Fugazi, les Pissed Jeans, aussi. C'est surtout l'éthique DIY [Do It Yourself] qui nous intéresse. C'est pas du "Disney punk" à la Green Day ou à la Offspring, même si on en écoutait étant ados, au collège. Après, on est passé au-delà. On écoute pas mal de sludge, de metal. Par exemple Kylesa, Mastodon... Black Sabbath et Led Zeppelin pour les classiques. Du grunge également, même si c'est un terme un peu trop dévié aujourd'hui, comme Nirvana, Dinosaur Jr., Mudhoney, Sonic Youth... Il y a énormément de choses.

Jéjé : Il y a aussi Kyuss, plein plein de trucs. Du hip-hop, comme les Beastie Boys, Public Enemy. Mais aussi du gros metal, comme Napalm Death. Si tu veux, il y a tellement de styles musicaux que ça serait dommage de rester bloqué dans tel ou tel style de musique comme certains groupes peuvent le faire. T'es d'accord, Floche ?

La Floche : Ouais, mais de toute façon, je t'écoutais pas (rires). Pour voir un peu plus largement ce qu'on écoute, on a un blog, Viol Auditif, où l'on recense tous les albums qu'on aime bien.

Donc, les gars, si on est là, c'est pour parler de votre EP intitulé Fondue Chinoise...

La Floche : Le titre c'est le choix de Jéjé. J'étais pas au courant (rires).

Qu'est-ce qui s'est passé pour que vous intituliez votre album comme ça ?

La Floche : C'est par rapport au corps féminin sur la pochette : on a importé aussi cette femme de Chine. On lui a mis un sac sur la tête...

Jéjé : Ouais, on ne voulait pas avoir de problèmes avec la police chinoise (rires). Non, on déconne, évidemment.

La Floche : Ça fait partie de toutes les choses bon marché qu'on importe depuis l'Empire du Milieu...

Jéjé : On a mis trois secondes pour choisir le titre. C'était débile.

La Floche : C'était une blague par rapport à un pote. En fait, c'est souvent ça les titres des chansons, c'est par rapport à des personnes qu'on rencontre dans des petits villages en France, qui nous invitent à boire de la gnôle avec eux. C'est atypique. Fondue Chinoise, c'était une blague entre nous, je ne pensais pas que ça serait le titre de l'EP, mais j'ai vu que Jéjé avait inscrit ça. J'ai pas eu mon mot à dire.

Votre titre MacDoom, est-ce que c'est une référence au Vincent du même nom ?

(Rires interloqués)

Jéjé : On l'a composé en une répète, juste avant l'enregistrement. La chanson est assez doom dans le tempo. On cherchait un titre qui colle et c'est le premier truc qui est venu.

La Floche : C'est un hommage, en fait.

Jéjé : Pour le titre, on s'est dit "Qu'est-ce qu'il y a avec doom comme jeu de mots ?", et on a pensé à Vincent MacDoom. Donc oui, pour répondre à ta question, il y a un peu de ça mais ça peut être aussi un menu, genre MacDo. On ne se casse pas le cul pour trouver des noms, la plupart du temps ça va vite.

La Floche : C'est pas pour critiquer ce genre de musique, d'ailleurs, on est fans, notamment les premiers Cathedral, Serpentine Path... Chaque morceau de l'EP est un hommage à un style différent. Pour Stari'beauf, on avait en tête un truc du genre Thee Oh Sees, et Buscail ressemble beaucoup à du Pneu [groupe de math-rock / noise français], certains nous diront que c'est du pompage (rires)...

Jéjé : … En beaucoup moins talentueux mais c'est un pompage, oui.

La Floche : Pilou, le riff du début aurait presque pu être du Tom Morello...

Jéjé : … Avec beaucoup moins de talent, on précise.

La Floche : La Bite et le Couteau, c'est l'histoire du rock avec beaucoup moins de talent.

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