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18 décembre 2013 3 18 /12 /décembre /2013 20:25

Je marchais sur les crêtes comme l'on marche sur les rebords du trottoir, rasant la route, attendant qu'une voiture nous happe. Certaines crevasses faisaient dix, quinze mètres de profondeur, mais je savais, je sentais au fond de moi que je ne risquais rien. J'essaie de ne rien modifier au paysage, tout est si parfait, bien construit. L'impression que Dieu a fait ça. Chaque chose à sa place, son but défini et rien ne bouge. La mort avait pris une autre forme, une forme plus violente qu'un serpent noir et visqueux. Elle se trouvait partout autour de moi, chaque crevasse, chaque pic, chaque trou sans fond. Dieu avait un plan pour moi, pour me sauver, moi mouton, toi bergère. Je devais mourir, mais pas maintenant. Plus tard, quand je serai à bout de force, agonisant dans un lit à barreaux en fer, dans une pièce aseptisée et morte, elle aussi. Je devais mourir quand tu serais là, je le savais, je le sentais. Tu devais me voir mourir, ça serait ma vengeance à la façon dont tu m'as lâchement abandonné. Depuis le début.


 
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